Bel exemple de mesure effective d’appui à la Presse meurtrie par la pandémie : le Gouvernement anglais a décidé d’investir 35 millions de livres sterling (environ 420 millions de Dhs) dans une campagne de sensibilisation Covid-19 « Stay alert ! » publiée pendant 3 mois en Une de centaines de journaux.
Le WE dernier, une étude est sortie à Londres à propos de l’impact de la pandémie. Conclusion : « La Presse britannique est au bord du précipice et a besoin du sauvetage du Gouvernement et des grandes industries technologiques – Google, Facebook et Apple ». Pour les experts d’Enders Analysis, la Presse est entrée dans un état d’urgence national. Selon l’étude anglaise, l’impact brut de la crise sur l’industrie de la Presse atteindrait en 2020 1,4 milliard de Livres sterling (16,75 milliards Dhs), dont 980 millions £ pour la pub, 267 millions sur les ventes papier et 150 millions liés aux activités événementielles des marques de presse.
Au Maroc, où la Presse écrite est toujours privée de ses éditions papier par décision du Gouvernement, le Président de la Fédération des Médias (FMM) vient de s’adresser au gouvernement au nom d’un secteur qualifié de » sinistré » dont » les carnets de commande sont vides pour les mois à venir « . Il évoque une perte de 70% de l’investissement publicitaire versus 2019 (papier, presse électronique, audiovisuel et affichage confondus).
Maroc : « Les carnets de commande sont vides pour les mois à venir »
Pour soutenir le secteur, la FMM (active au sein de la CGEM) demande au Gouvernement de passer de 20 à 5% la TVA sur les investissements publicitaires, au passage de la Loi de Finances rectificative qui vient d’être annoncée. La mesure bénéficierait aux trésoreries sous tension des annonceurs (moins de cash à sortir) et serait susceptible d’encourager un réinvestissement dans les médias.
L’idée d’un » Crédit Publicité «
En France, le patron d’une importante agence d’achat médias (Héroiks) a lancé ce WE l’idée d’un « crédit publicité ». Il permettrait aux entreprises de restimuler la demande sans grever leur trésorerie. Le crédit serait remboursable dans un an par les annonceurs. L’idée serait de confier la gestion de l’opération à la banque publique d’investissement, qui ferait l’avance.
En Italie, depuis mars et d’ici la fin d’année, les annonceurs sont autorisés à déduire 30% de tous leurs investissements publicitaires dans la presse, les médias électroniques(hors Google et FB), les télés et les radios locales. De quoi inciter les marques à rester ou redevenir plus active. En France, l’idée d’un « crédit d’impôt » transitoire sur les investissements dans les médias a aussi été lancée en début de crise mais semble actuellement bloquée au Parlement.
Que vont faire les annonceurs ?
Au Maroc, le Groupement des Annonceurs (GAM) a lancé une enquête pour connaître l’attitude des annonceurs dans la crise (les résultats sont déjà tangibles dans les médias) et surtout en période de déconfinement.
En France, l’Union des Marques vient déjà de publier sur le même sujet la deuxième édition de son baromètre Aux dernières nouvelles, 56 % des marques envisagent de maintenir, voire d’augmenter, leurs prises de paroles sur la période mai/septembre par rapport à mars/avril. On assiste à un retour progressif des médias traditionnels dans les plans de communication pour 2/3 des marketeurs. Par contre, 8 marques sur 10 envisagent de changer leur registre de communication
